Edition BRETAGNE

Les constructions passives ouvrent leurs portes ce week-end. Comme une dizaine de Bretons, Josiane Marionneau et son mari dévoilent leur intérieur aux visiteurs.

Chez Josiane et Gilbert Marionneau, la luminosité est frappante. Et l’atmosphère, particulièrement agréable. On pénètre dans un intérieur fait de bois, où les couleurs pastelles se marient aux murs blanc et kaki. Ici, la température oscille entre les 20 et 21 degrés. La chaleur contraste avec le climat froid de ce mois de novembre.
Pourtant, ni chauffage, ni cheminée à l’intérieur,
Le couple de retraités vit dans une maison passive, à Gouesnac’h (Finistère), depuis trois ans. Une construction où l’isolation a été optimisée, et où l’on se sert du soleil et des sources de chaleur internes pour se chauffer.
L’air extérieur est chauffé
Sur le mur du salon, seul un petit boîtier permet de régler la température.
Pour le reste, le couple ne s’occupe de rien. Tout a été préalablement programmé dans leur  » centrale « , par des professionnels. Une espèce de grosse armoire blanche, qui trône dans l’arrière-cuisine. Elle adapte la température de la maison aux différentes saisons. Dans la partie basse, on trouve le ballon d’eau chaude. Dans la haute, l’air est transformé.
« Il y a une ventilation en double flux « , précise Katia Hervouet, l’architecte qui a imaginé la maison, L’air propre, venu de l’extérieur, est chauffé et soufflé dans les pièces de vie. L’air impur est, lui, aspiré dans la cuisine ou la salle de bains, puis rejeté. L’architecte, concepteur certifié maison passive, s’est appuyée sur une étude des besoins physiologiques humains pour concevoir ce bâtiment de 168 m2 avec garage.
 » Lorsqu’on est en mouvement, la température de confort optimale est de 20 à 21 degrés. Mais quand on lit ou que l’on est assis devant la télé, elle passe à 23 degrés”, souligne-t-elle.
42 € par mois d’électricité
Alors pour atteindre le bon thermostat, sans électricité, la maison a été orientée plein sud. 66%des apports de chaleur proviennent de l’ensoleillement et 22% des habitants, des ordinateurs ou du four. L’étanchéité à l’air de la structure est aussi maximale. Dans les parois, ni micro trous, ni fissures, et un triple vitrages. Les murs sont composés de 30 cm d’isolant (laine de roche et ouate de cellulose notamment).
Josiane et Gilbert pensaient depuis déjà quelques années à ce type de construction. Grande luminosité, absence d’humidité… Ils n’y voient que des avantages. «  Et vu le prix de l’électricité, on ne regrette pas du tout « , poursuit Josiane. Leur facture est d’environ 42 € par mois.
 » Quand, dans une maison classique de la même surface, elle se rapproche des 150 € « , estime l’architecte. Au total la maison leur a coûté 293 000 € soit 1 800 € par m2, honoraires d’architecte inclus.  » 10 à 15% de plus qu’une maison traditionnelle, concède Katia Hervouet.
Mais les économies d’énergie rentabilisent vite l’investissement. « 

AUTEUR : Jéromine DOUX

PRESSE : Ouest France